Ouvrir,
du latin aperire, antonyme d’operire.
Ouvrir, c’est mettre en communication un espace clos ou inaccessible avec l’extérieur. A priori, l’on ouvre donc un lieu. Mais tout comme pour le verbe fermer, on ouvre aussi l'élément qui interdit l’accès à l’espace.
Ainsi ouvrir une muraille, c’est la percer pour en libérer l’accès. Ouvrir une porte, c’est manœuvrer ce qui fermait l’espace toujours pour en autoriser l’accès.
Dans la même logique que pour le verbe fermer, on ouvre aussi un « débit »: ouvrir le robinet, ouvrir le circuit électrique, puis ouvrir l’eau, ouvrir l’électricité. Et ouvrir la radio, la
télévision.
Il en est pourtant qui « éteignent » et non pas « ferment » leur poste de télévision. Si le dit poste a pris feu, effectivement, mieux vaut l’éteindre puisque ce verbe signifie « faire cesser la combustion de ce qui est ignition, en flammes ». Ce qui est en flamme éclaire. Et cette idée d’éclairage prime dans certains emplois comme « éteindre la bougie ». Et l’allumeur de réverbère que rencontre le Petit Prince est aussi un « éteigneur » de réverbères. On éteint donc l’électricité, comme on éteint une lampe puisque l’une et l’autre produisent la lumière.
Peut-on «éteindre » la télévision ?
Si le téléviseur fonctionne à l’électricité, il n’a pas pour fonction de chauffer ou d’éclairer. Il semble donc difficile de parler d’extinction de la télévision. Et pour l’éteindre, il aurait fallu l’allumer !
Allumer est étymologiquement plus clair qu’éteindre. Le verbe comporte la racine lu , du latin lux, lucis, lumière. On allume un feu, une bougie, l’électricité, une lampe....
... pas une télévision ! à moins qu’elle ne serve à éclairer les esprits, et par là même à les chauffer ou à les échauffer, ce qui ne suffit pas à provoquer une révolution incendiaire !
Isamatelote
Retour au sommaire des P'tits Mots-Passion