CHAOS
Récemment un économiste reçu par Yves Calvi s'exprimait sur l'état de la France et du monde. Il employait pour le décrire le mot chaos,
tant les choses étaient bousculées, désordonnées, imprévisibles. Il ne voulait cependant pas sombrer dans le catastrophisme et rappelait que le mot grec chaos signifiait "ouverture". Et qu' à
partir d'une chose détruite, désorganisée l'on pouvait s'ouvrir à autre chose. Et l'on ne peut que le remercier d'essayer de chercher un peu d'espoir à faire passer à l'antenne. Sauf que
...
Je n'avais pas en mémoire cette idée d'ouverture liée au mot grec chaos. J'ai pensé apprendre quelque chose de nouveau, de complémentaire à l'idée que j'en avais mais je n'ai trouvé nulle part
cela.
Le chaos originel est en mythologie grecque le monde avant qu'il ne soit ordonné, mis en place, hiérarchisé. C'est un espace infini, un gouffre, un abîme empli de ténèbres infernales . C'est la
confusion de la matière à l'origine du monde.
Alors idée d'ouverture ? Elle ne me semble pas contenue dans la racine du mot. Elle peut se profiler dans les esprits probablement parce que le chaos est à l'origine. Que l'après est à venir. Ce
sont les ténèbres avant que ne surgisse la lumière, la confusion totale avant l'organisation du monde.
Espérons que lorsque le chaos est non pas un état originel mais une destruction, un retour au désordre, à l'obscurité, à l'incohérence il préexiste lui aussi à une (re)construction.
Yves Calvi était content de pouvoir conclure par un clin d'œil à cette "ouverture" contenue dans le chaos en l'opposant à "l'enfermement" du confinement. Cela me plaisait bien aussi. Et c'est
là-dessus que je voulais écrire. Las ! Ce ne fut pas possible.
Isamatelote
Les racines grecques
Le mot GAZ fut inventé par le médecin flamand Van Helmond (1577-1644), c'est la prononciation flamande du latin chaos,
le vide provenant du grec khaos, béance, abîme, confusion qui donne en français le mot CHAOS.
Ce savant appela khas r(écrit en français gaz) une vapeur subtile par rapprochement avec ce khaos grec. Ce n'est qu'à la fin du 17ème siècle que le mot pris son sens actuel.